1.24.2011

I N T E R V I E W avec M.Juillot

plasticien, professeur à l'école d'architecture de Paris La Villette.
le 20 janvier 2011 à l'ENSAPLV.

En amont du projet urbain, avant que la mécanique des prescripteurs ne fige la ville dans une réponse d’aménagement, Xavier Juillot, avec la complicité d’invités, se propose d’analyser et travailler les potentiels d’action d’un site. Cette démarche consiste à mettre en place des dispositifs d’expérimentation autonomes, à proposer des lectures de la réalité spatiale, aux échelles de l’environnement. L’expérimentation est la base des propositions génératives de réalisations récentes telles que “le Bureau des vérifications” sur le site du Port Nord de Chalon sur Saône. Xavier Juillot parie sur les processus et pour ce faire, met en place son propre système de production. Pour la rencontre, Xavier Juillot et ses invités livrent les principes de ces expérimentations in situ.


- Est ce que vous êtes intervenu déjà dans l'espace urbain en votre nom ? Est ce que ces interventions ont été légales ?

« Pff, des milliers de fois »
En amont du projet urbain, avant que la mécanique des prescripteurs ne fige la ville dans une réponse d’aménagement, Xavier Juillot, avec la complicité d’invités, se propose d’analyser et travailler les potentiels d’action d’un site. Cette démarche consiste à mettre en place des dispositifs d’expérimentation autonomes, à proposer des lectures de la réalité spatiale, aux échelles de l’environnement. L’expérimentation est la base des propositions génératives de réalisations récentes telles que “le Bureau des vérifications” sur le site du Port Nord de Chalon sur Saône. Xavier Juillot parie sur les processus et pour ce faire, met en place son propre système de production.

Il faut jouer avec les contraintes, les risques, il ne faut pas attendre les autorisations. On les a souvent après coup. « Le statut d’artiste offre des libertés que celui d’architecte n’offre pas. Je n’ai jamais été architecte. »
En amont de ses installations, Xavier Juillot a parfois des accords pour quelques jours ou une intervention limité, c’est le travail à la limite de ce qui est légal, en marge qui offre le plus de potentiel.

- Estimez vous qu'il y a des risques à disposer ce genre de dispositif dans l'espace urbain ?
Si oui, lesquels?

Il y a des risques mais ca fait parti du jeu. On ne peut pas se cantonner aux espaces attribuées. C’est un jeu entre la
"On va là où on ne nous attend pas"
"Il faut correctement appréhender les codes de l'espace public."
La notion de l'interdiction va nourrir le projet. C’est la matérialité de ce qu’il risque de se passer.
"La scénographie va exister avec les pompiers, etc..."


- Quels ont été les tactiques utilisées pour éviter ces problèmes ?
Tout est question de stratégie de négociation.
On installe quelque chose comme ca, pour un événement et puis bien souvent ca reste soit car c’est trop pénible à enlever mais surtout car une interaction est née avec le public. Dans beaucoup de cas, les pouvoirs opposé à l’installation au début se la sont réapproprié ensuite. Il faut jouer avec les contraintes, les risques, il ne faut pas attendre les autorisations. On les a souvent après coup.

Stratégie et anticipation sont les deux mots clés de la réussite. Il faut prévoir les réactions de la police, les sortir de leurs repères pour les perdre.
« C’est ce qu’on a fait avec …  »

> La meilleure solution est d'appréhender les problèmes pour mieux les combattre lorsqu'ils surviennent.

- Quel rôle une école comme la Villette doit jouer ?

« C’est justement la friction à un site, le fait de s’exprimer sur un lieu non figé qui permet de produire du sens ». Il semble in fine que les artistes, ne rentrant pas dans un format de programmation, débordant du cadre institutionnel soient exclus du processus de création et d’expérimentation. Ne pas tomber dans le décor, c’est pourtant mettre à l’épreuve les lieux.
Xavier Juillot se montre très critique par rapport à l nouvelle génération d’architectes et d’artistes qu’il considère comme beaucoup trop frileuse et trop empreignée du cadre institutionnel.


- Quel est le devenir de l'espace public ?
Comment préserver la ville dans ses potentiels, comment dépasser les déterminismes et pour ce qui est de la production artistique, comment échapper au format, arracher l’art à la pédagogie du système où l’artiste est souvent utilisé comme caution car son oeuvre intervient toujours lorsque l’espace est déterminé, terminé.






NOTES en vrac

"Il faut forcer la programmation car le système s'adapte".
Il faut anticiper = aspect stratégique. Il s'agit de la limite du dispositif. On peut jouer avec cela.

On va nourrir ce que l'institution nous oblige à faire ....

"La scénographie va exister avec les pompiers, etc..."

C'est la matérialité de ce qui reste de se passer  <<<<<<< ?????? Je n'ai absolument pas réussi à déchiffrer ce que j'ai voulu dire mais peut être seras tu meilleure que moi...

La notion de l'interdiction va nourrir le projet.
> Action pirate = solution.

"On va là où on ne nous attend pas"

"Il faut correctement appréhender les codes de l'espace public."

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